Vendredi 08 Juillet 2022
La sécurité incendie dans les transports ferroviaires est cruciale. Elle est pensée dès la conception des véhicules et infrastructures associés avec le choix de matériaux ignifuges.
À la différence d'autres secteurs comme le bâtiment, les scénarios d'incendie sont caractérisés par des temps de mise en sécurité généralement courts et des espaces confinés, entraînant fréquemment l'exposition des personnes.
Les matériaux de fabrication des sols, les revêtements, les câbles, les mousses isolantes peuvent prendre feu, et dans ce cas, la rapidité de l'évacuation des usagers du train est déterminante.
Pour protéger les passagers et le personnel à bord des trains en et prévenir les incendies, la norme EN 45545 est parue en 2013, et rendue définitive en 2016.
Après avoir rappelé ce que sont la réaction et la résistance au feu des matériaux et leurs classifications, nous nous intéresserons plus particulièrement à la norme EN 45545 et à ses sous-parties, une norme qui encadre les savoir-faire des fabricants de véhicules ferroviaires, notamment les trains à grande vitesse, les trains régionaux, les tramways, les métros et les trains à deux étages.
La réaction et la résistance au feu des matériaux de construction sont deux notions différentes.
La réaction au feu, qui correspond à la vitesse de mobilisation de la masse combustible de materiaux et sa contribution au développement de l’incendie » c'est-à-dire sa capacité à alimenter un incendie, ainsi qu’à favoriser son développement.
La résistance au feu est le temps durant lequel un élément de construction (dans un navire, pont, pont principal, portes…) conserve ses propriétés physiques et mécaniques lorsqu’il est exposé à un incendie, ainsi que le temps durant lequel il joue son rôle de limitation de la propagation du feu.
La résistance au feu, c'est-à-dire le temps pendant lequel les éléments de construction (dans un navire, pont, pont principal, portes…) conserve ses propriétés physiques et mécaniques lorsqu’il est exposé à un incendie, ainsi que le temps durant lequel il joue son rôle de limitation de la propagation du feu. Les performances de résistance au feu évaluées au moyen d’actions thermiques prédéterminées sont exprimées en degrés ou classes. Ces degrés, ou classes, sont directement liés aux durées pendant lesquelles les produits, éléments de construction et d’ouvrages satisfont aux critères de performance retenus, en fonction du rôle qui leur est dévolu du point de vue de la sécurité.
La résistance des matériaux en cas d'incendie s'exprime en temps, qui sont en quarts d'heures : (1/4h,1/2h, 3/4h, 1h, 1h1/2, 2h, 3h, 4h, 6h). Si une porte est coupe-feu pendant 3 heures, on dit qu'elle est EI180. Si un mur non porteur est pare-flamme pendant 15 minutes, on dit qu'il est E15, etc.
En laboratoire, la résistance est analysée selon 4 critères :
Cela donne ;
Avec un complément d'un ou deux chiffres exprimant les minutes. En cas d'incendie, si une cloison non structurelle est coupe-feu pendant 2 heures, on dit qu'elle est EI 120.
On l'a dit, la sécurité incendie est prise en compte dès la conception des véhicules.
L'objectif principal reste bien sûr l'évacuation des passagers, grâce à la détermination de 5 paramètres caractéristiques du feu, qui sont :
La norme EN 45545 a été conçue pour harmoniser les différents systèmes de gestion des transports ferroviaires européens. Elle se divise en 7 parties ; les normes feu-fumées appartiennent à la partie "2" (soit la EN 45545 - 2).
Cette partie spécifie les méthodes d’essai, les conditions et les contraintes en matière de réaction eu feu des produits et matériaux. Elle s'applique à l'ensemble des produits et matériaux utilisés à bord de véhicules ferroviaires, y compris les revêtements de sol, les sièges ainsi que les câbles des véhicules ferroviaires.
Cette nouvelle norme est structurée de la manière suivante :
Pour chaque exigence notée R, il existe une série de tests à réaliser pour chacune des pièces, afin de déterminer sa conduite face au feu, à la fumée et à la toxicité. Ces exigences sont déterminées par l’exploitant. Une exigence R définit, par exemple, la consommation d’oxygène, la puissance calorifique et la toxicité.
Certains composants sont donc répertoriés dans une liste. Pour d’autres, on tient compte de la surface exposée, de la masse combustible et de l'environnement
Les laboratoires réalisent toujours des essais de réaction au feu pour le ferroviaire selon le classement F et également selon le classement M.
Ces essais prennent en compte l'opacité et la toxicité des fumées, et sont généralement effectués sur des produits qui servent à la rénovation des trains.
Le principal avantage de la norme EN 45545-2 est son harmonisation au niveau européen.
Pour les performances déterminées, l'opacité des fumées est semblable à celle mesurée au classement F, à l'exception des monoxydes d'azote qui ont été intégrés sur la norme européenne.
L'aspect propagation de flammes et le débit calorifique étaient des paramètres peu abordés dans le classement F, ce qui est un plus apporté par la norme EN 45545-2.
Les CREPIM réalise l'ensemble des essais relatifs aux normes EN 45545-2 et EN 45545-3
Pour l'EN 45545-3 : essais sur maquette suivant les basiques EN 1364-1, EN 1364-2 et EN 1634-1
Pour l'EN 45545-2 : 95% des exigences ( R1, 2 etc…)
Mais également pour le secteur ferroviaire américain : NFPA130 / FRA standards
Enfin pour le référentiel français NF F 16-101
Classement M
Classement I
Classement F
Quand on sait que la durée de vie d'un train est de 40 ans, on comprend qu'il est déterminant de bien choisir des matériaux ignifuges dans la fabrication de véhicules ferroviaires. Ceux-ci doivent résister au feu et aux fumées, tout en étant respectueux de l'environnement.